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PORT-AU-PRINCE, LA CAPITALE DE NON-DROIT

Dans chaque pays on trouve une grande ville qui occupe le premier rang. Une ville où siègent les pouvoirs, et ayant une prééminence dans les domaines social, culturel et économique.  Et cette ville c’est la « capitale ».


Étant indépendante depuis 1804, Haïti a aussi sa propre capitale qu’est « Port-au-Prince ». Une capitale pas comme les autres, en lieu et place d'infrastructures s'installent  la terreur, la peur, le banditisme, le kidnapping, l’assassinat, le vol et le viol.

 Dans les zones métropolitaines de Port-au-Prince,  on peut identifier des bidonvilles, des quartiers surpeuplés et des maisons anarchiquement construites.  On pourrait citer entre autres Bel’air, La Saline, les Avenues Bolosses, Village de Dieu, Grand Ravine, sans oublier quelques zones dans la commune de Delmas, Cité Soleil, Tabarre ainsi que Croix-des-Bouquets.  Ces quartiers précités sont généralement abandonnés par l’État, ils sont occupés et surveillés par des gangs armés semant la terreur nuit et jour.

Les habitants de ces quartiers, dits quartiers populaires, vivent dans une vulnérabilité extrême, leurs conditions de vie sont très lamentables. Ces gens sont exclus de toute assistance et accompagnement étatiques, les programmes qui leur sont destinés sont inexistants, ce qui donne le libre champ à ces gangs de les contrôler à titre «  d’argent de développement».

 Cependant, les quartiers dits résidentiels font aussi l'objet de la criminalité et le régime de terreur régnant dans la capitale même s’ils n’ont pas  forcément un chef de gang à leur actif.

 Sous l’administration du Président Jovenel Moïse, les gangs armés deviennent de plus en plus confortables plus que jamais dans la capitale, ils se sont regroupés en G9 et alliés (manyen youn manyen tout), une structure regroupant les 9 chefs de gangs les plus puissants de la capitale, sous la probation de la Commission  Nationale de Désarmement Démantèlement et Réinsertion (CNDDR) pour les empêcher de s’entretuer, pourtant l’insécurité, le kidnapping sont loin d’être résolus.  

L’ironie du sort, le « G9 et alliés » se présente comme étant une structure socio politique prenant en charge la lutte pour libérer Haïti, comme l’a si bien précisé son porte-parole Jimmy Cherizier alias « Barbecue » un ancien policier reconverti en chef de gang occupant Delmas 6 et ses environs. 

Les autorités policières sont impuissantes face aux assauts, aux déploiements de ces groupes armés (bandits) qui ne cessent de s'alimenter en armes et munitions par des hommes politiques  qui sont soit du côté du pouvoir soit du côté de l’opposition politique sans oublier des hommes forts du secteur privé des affaires pour qui la situation de crise intermittente est favorable. 


Dans cette capitale la durée de vie est de 24 heures renouvelable. Pas une journée sans un assassinat « merci Bon Dieu, merci les bandits » c’est ainsi que se résume une journée d’activités de celles et ceux arpentant les rues de Port-au-Prince quotidiennement.

 


Auteur : Jean Eldy SAINTILMA

Rubrique: Kat sou tab

extensivepressehaiti@gmail.com

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