" Pa vin fè rara la " ( Evitez de faire du vacarme dans cette espace) , telle est l'expression utilisée pour présenter le premier sens du mot rara qui se rapporte "aux bruits", "aux vacarmes". Aussi, au bon sens du terme, ce mot désigne que c'est une fête traditionelle relevant de la culture haïtienne qui commence tout de suite après le carnaval, le mercredi des cendres et dure toute la période pascale, a plusieurs origines.
Tout d'abord, d'après certains antropologues haïtiens, pour citer le professeur Jean Coulanges, "le rara existait déjà chez les Arawaks, les Amérindiens qui habitaient l'île avant le génocide espagnol à la fin du XVe siècle". Ensuite, selon une autre approche, il est présenté comme une tradition d'origine africaine d'où le nom serait emprunté du Yoruba, mot africain désignant toujours " rara". Ainsi, pour d'autres acteurs dans la vie sociale, cette fête culturelle haïtienne est un carnaval original des esclaves ne pouvant pas participer au carnaval des colons de l'époque.
Les vêtements, objets et instruments et pratiques du rara et ses obsédés.es
Respectant toujours sa période actuelle, qui est celle pascale, représentant en plus une bande musicale d'animation, de défoulement aussi de plaisir avec des chansons instructives autrefois pour la communauté sur ce qui est bon, mauvais ou bien plus qui renvoient à des améliorations, un groupe rara est composé de chanteurs munis de tambours, avec au moins trois instruments en bambou appelés " banbou" ou " vaksin" , des cornes en métal appelées " konet", un fouet-cache ou " fwèt zonbi", un sifflet, une rape en fer-blanc, une tige en fer, un coquille du lambi, ensuite de plusieurs vagues de percusionnistes avec de petits instruments portables comme le " tchatcha" et le " graj". De même, on trouve également des artistes connus sous le nom de " Majò-jon" ou jongleurs de batôn, des rois "wa" et reines " rèn" qui dansent.
Vêtus d'habits aux couleurs vives " rouges, jaunes, verts, noirs...", tout en chantant leur quotidien, les bandes rara proviennent généralement d'une cours "lakou" liée à un pérystile, où elles passent depuis leurs premières sorties pour se faire bénir. Présidées de manière générale par un houngan (prêtre vodou), une mambo ( prêtresse du vodou) ou membre d'une société chanpwèl/ sanpwèl/ bizango.
Les raras organisent deux ou trois exercices par semaine, d'où le premier jour prend le nom de " Balanse rara", où la première visite est réservée à l'une des personnalités de marque qui peut être un houngan, une mambo, où la bande est accueillie dans le ounfò ( reposoir des lois-dieux du vodou-partie la plus sacrée dans le temple du vodou, où l'hôte entonne un hymne vodouesque en signe de salut aux dieux du temple", ensuite le "Balanse anplas". Selon les traditions le rara est la période qui met fin à la fête des morts dans le monde vodou " se jou sa tout zonbi rantre nan simityè ( kavo), pa gen zonbi ki lage ankò".
Entre rara traditionnel et rara technologique
Autrefois, pratiqué dans les campagnes par les paysans, ce mouvement traditionnel, le rara, s'est amplifié de la campagne vers la ville à partir des années 1960 en Haïti. Par conséquent, depuis quelques années voyant la dégradation sociale du milieu haïtien avec le délaissement ( disparution) de certains pratiques culturelles de tradition, soit en 2012, le rara traditionnel a perdu son origininalité et identité au profit du rara technologique qui utilise de nouveaux instruments tels: vaccines en pvc au lieu du bambou naturel, des ajouts d'hélicon, de trompette, toute une section de cuivre fait du rara une bande de mardi gras de nos jours, d'où le terme " rara carnaval". À remarquer, même à Léogâne, la ville du rara ,le vrai sens du rara se perd aujourd'hui.
Se trouvant partout dans notre pays de nos jours, surtout dans les zones rurales, après avoir perdu de ses valeurs traditionnelles, le rara représente l'un des plus grands ennenis des protestants qui ignorent l'origine de la culture haïtienne, avec les Amérindiens, les anciens descendants esclaves, les noirs d'Afrique, qui exerçaient plusieurs pratiques religieuses donnant nsissance au " vodou". D'après eux, ce rassemblement culturel à l'ancienneté est devenu un rassemblement populaire de nos jours, qui est pour les mèchants, suivants le terme utilisé souvent, l'expression de la satisfaction de la mort du Seigneur ( des chrétiens) Jésus-Christ n'est qu'une farce faite pour peinturer les pratiques de sorcellerie précisément " loup-garou" des anciennes époques, vu l'heure utilisée par les bandes pour gagner les rues surtout les soirs.
Devenu incontrolable dans la société haïtienne aujourd'hui, le rara haïtien n'est plus, parti en nuée il est de préférence un moment de défoulement mêlé de pratiques de la nouvelle mode " krèy, disko..." vu les chansons véhiculées pour créer de l'animation , mettre de l'ambiance, en plus avec les vêtements portés et les danses utilisées.
Autrefois classé dans la liste des biens du patrimoine culturel immatériel haïtien, le rara vu l'ampleur qu'il adopte aujourd'hui, le vrai est entrain de disparaître et Léogâne est sur le point de perdre son originalité, voyant même aujourd'hui le niveau du rara connaît une baisse excessive au niveau du pays. Même si la pratique n'est plus osée ces temps-cis avec l'ampleur des problèmes socio-politiques entre pouvoir et opposition qui risquent de nous priver du peu qui nous reste comme valeurs culturelles, la conservation de certaines pratiques de cette période festivale " la présence des cerfs-volant, de certains légumes : la bettrave, des fruits tels : le cachiman, tomate..." et les possessions catholiques à l'accoutumé sont des signes qui nous mettent en alerte pour le carème.
En définitif, si le rara haïtien qui est l'un des patrimoines culturels immatériels tente de disparaître à cause d'un manque de structure social, de ressources humaines et matérielles pour faire la retransmission de génération en génération, oú d'années en années il se transforme en un véritable mouvement de plaisir comtemporaine de rue, qui par le contraire représentait autrefois une fierté pour Haïti particulièrement Léogâne, et les autres villes des provinces qui le pratiquaient à outrance, étant une fête traditionnelle d'origine de nos premiers habitants amérindiens et esclaves africains, aussi qui représentaient un acquis économique pour le pays est bañi par les représentants en place, qui ont d'autres chats plus importants à foueter en leur profit; dans ce cas, qu'en est-il de nos danses, de notre cuisine, aussi de nos sites touristiques? Combien d'entre eux sont pris en charge par l'État haïtien?
Auteure: Christina Juliana VILMÉ
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Rubrique: Aki-Kilti
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Merci pour tous ces infos Extensivepresse , par ailleurs est-ce-qu'il n'existe pas une différence entre sanpwèl ou chanpwèl et Bizango?
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